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MAIEUTIQUE

Sanna Karlsson-Sutisna

Maieutikê = Art de faire accoucher

On ne donne rien à personne qu’il n’a déja en lui.

Nacer Khemir

La maïeutique est au coeur de la philosophie socratique. En effet, elle se définit comme l’accouchement des esprits. Par le biais de questionnements, l’esprit du questionné parvient à trouver en lui-même les vérités.

La maïeutique est donc l’art d’accoucher les esprits, de leur faire enfanter la vérité. Socrate en philosophe affirme que chacun porte en lui le savoir, sans en avoir conscience. Le questionnement vise à se faire ressouvenir, c’est la fameuse théorie de la réminiscence. Ceci est bien sûr fondé sur la thèse de l’immortalité de l’âme. Puisque l’âme est immortelle, elle détient déjà tous les savoirs.

Laissons Socrate résumer sa définition de la maïeutique :

“Mon art de maïeutique a les mêmes attributions générales que celui des sages-femmes. La différence est qu’il délivre les hommes et non les femmes et que c’est les âmes qu’il surveille en leur travail d’enfantement, non point les corps”

Ne pas énoncer soi-même les vérités : pour permettre aux autres de les découvrir.
Socrate se compare aux sages-femmes qui aidaient aux accouchements mais n’étaient plus en âge d’avoir elles-mêmes des enfants : « Procéder aux accouchements, le dieu m’y force, mais il me retient d’engendrer » – « Et ceci est clair : Ils (ses disciples) n’ont jamais rien appris qui vienne de moi, mais ils ont trouvé eux-mêmes, à partir d’eux-mêmes, une foule de belles choses. » – « De l’accouchement, oui, le dieu est cause, et moi aussi ! »
Dans cette image, le tuteur actif se reconnaît, lui qui se veut toujours attentif à laisser ses apprenants comprendre en s’exprimant et en échafaudant leurs propres raisonnements.
Encourager, faire confiance : « Reprenons, cher Théétète. Essaie de répondre à la question qui nous occupe. Et ne dis jamais que tu n’en es pas capable, car si le dieu y consent, et si tu agis en homme, tu en seras capable. »
Guider : en distinguant le vrai du faux, en orientant les disciples dans la bonne direction. Avancer par étapes, en s’élevant dans la connaissance, d’accord en accord, de consensus en consensus.
Prendre son temps : Il s’agit d’examiner les choses en détail et « … lentement, puisque nous en avons largement le loisir… » Généreux Socrate ! Jamais pressé. Toujours disponible.
Les citations textuelles sont entre guillemets et en italique : Platon, Théétète. Trad. Michel Narcy, Flammarion

Orphée et Eurydice

« Le mythe est un récit fabuleux, souvent d’origine populaire qui met en scène des êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature, des aspects de la condition humaine. Il constitue une première forme d’explication des choses et de l’univers, il s’inscrit dans une forme de discours référé à la linguistique. Il s’agit de récits parfois extravagants mais souvent exemplaires. Ils se distingueraient des autres récits ou contes en se référant essentiellement aux origines, que ce soit celles du monde, des hommes, des dieux ou des institutions. Si l’on reprend le modèle structural proposé par Claude Lévi-Strauss, le mythe correspond à une construction logique, que l’on retrouve d’une culture à l’autre sous la forme d’une structure, ce qui rend certains mythes universels : ce qui est constant chez l’homme va venir se dire de la même façon sous différents travestissements. Il ne s’agit pas d’un inconscient collectif mais d’une vérité humaine véhiculée par le langage. » Psychologie clinique et psychopathologie, Collectif, Editions Bréal – Collection Grand Amphi, 1998, p.134

Motivation

Triumph Over Mastery II,1987 Mark Tansey

Il n’est pas toujours simple d’identifier ses propres sources de motivation car elles peuvent être plus ou moins inconscientes. La motivation au travail est un mélange de facteurs extrinsèques, c’est-à-dire des besoins qui ne sont pas directement liés aux types de tâches à réaliser (ex : perspective d’évolution, statut, rémunération), et de facteurs intrinsèques (ex : respect, sécurité, dépassement de soi …). Cette motivation intrinsèque est toujours liée à son propre système de valeurs. Plus nous faisons quelque chose en éprouvant du plaisir et de la satisfaction, plus la fatigue ou l’effort physique demandés apparaîtront moindre.
La motivation est généralement ce dont nous avons le moins conscience et provient d’éléments profondément ancrés dans notre inconscient. Elle se caractérise par un désir d’éprouver de la satisfaction à atteindre un certain état. Plus simplement, un individu ne s’implique dans une action que s’il a répondu « oui » à trois questions :
Suis-je capable d’atteindre mon objectif ?
Y aura-t-il une contrepartie de mon entourage ?
L’enjeu présente-t-il un intérêt ?
David Mc Clelland en1949 a expliqué les comportements sociaux à partir de trois besoins ou sources de motivation. Pendant plusieurs années, lui et son équipe ont mené des études approfondies sur les liens existants entre la motivation et la performance au sein des organisations. L’importance de ces trois besoins varie d’un individu à l’autre. On distingue :
Le besoin d’accomplissement : Besoin d’atteindre ou de dépasser un certain standard de performance. Autrement dit, la personne a besoin de se fixer des objectifs difficiles mais réalistes ;
Le goût de la relation à autrui : Besoin de relations amicales et d’interactions avec autrui sans conflits. Cette personne se sent bien dans des environnements coopératifs ;
L’envie d’exercer une influence : Besoin d’influence qui peut se manifester de deux façons, soit la personne à besoin de sentir qu’elle a du « pouvoir sur autrui », soit la personne est soucieuse de s’investir dans des activités qui vont diriger les efforts de son équipe ou des autres.
D’autres théories segmentent la motivation en motivation extrinsèque et motivation intrinsèque. Les facteurs intrinsèques sont liés à la motivation au travail alors que les facteurs extrinsèques sont sources d’insatisfaction au travail. Les facteurs intrinsèques d’emploi tels que le respect, la promotion et la croissance feraient davantage écho chez les personnes qui ont un besoin d’accomplissement important alors que les facteurs extrinsèques tels que la vie personnelle, les relations avec les collaborateurs ou le hiérarchique seraient plus importants chez les personnes qui ont un fort goût pour la relation à autrui.